Tapis volant N°07 ou regard de psychanalyste sur les dessins animés. le Roi lion 2 et L'Adolescence et l'âge adulte
15 avril 2013 à 09h11 - 7206vues
le roi lion 2 - l’honneur de la tribu
Personnages du Roi Lion 2, deuxième volet la saga de Disney
Simba: le père de Kiara
Nala: femme de Simba et mère de Kiara
Kiara : Fille de Simba et Nala
Rafiki : Singe « sage », le représentant du Verbe, du Signe
Zira : Veuve de Scar, Mère de Kovu, de Nuka et de Vitani
Kovu: Fils adoptif de Scar, l’oncle paternel de Simba. Il a été désigné par Scar, avant sa disparition, pour être son héritier
Nuka : Fils aîné de Scar et de Zira. Il aurait du être l’héritier
Vitani : Fille de Zira et de Scar, sœur de Kovu et de Nuka
Zazu : Assistant du roi, ex nourrice de Simba et à l’occasion directeur de conscience , à présent au service de Simba
Timon : Ami de Simba, il veille sur Kiara
Pumbaa : Ami de Timon et Simba, veille sur Kiara
Kiara, la fille de Simba est déjà partie vers les terres interdites où elle a aperçu le jeune Kovu, le fils spirituel de Scar. Ils se sont rencontrés dans l’enfance et leurs museaux se sont croisés faisant monter le trouble des émois. Lorsqu’ils se retrouvent à l’adolescence kiara est une jeune rebelle (comme son père) et cherche à être autre chose « que la princesse que l’on voit en elle ». Elle veut se dégager des identifications aux images que les miroirs successifs de sa vie d’enfant lui ont imposées comme prison réductrice.
Curieusement, il est remarquable qu’elle rencontre et aime un lion qui a perdu son père, comme son père a perdu le sien, dans la violence.
Kovu, quant à lui, reste prisonnier des signifiants qui lui ont été dédiés à la naissance et qui lui enjoignent de venger celui qui l’a choisi pour être son successeur et son vengeur ! Il reste également soumis à un discours maternel qui lui demande d’être assujetti à son désir. En langage lacanien il serait, Phallus de la mère. Phallus d’une mère qui jouit de ce fils à qui elle demande de réparer ses blessures narcissiques.
Plus la problématique parentale est grande, plus dure est le chemin vers la liberté.
Rafiki vient montrer le chemin, il est le verbe, celui qui peut libérer.
Kiara doit couper le lien qui la rattache encore son père. En effet, ce lien engendre chez ce père une inquiétude qui le fait la surveiller au-delà de ce qu’elle peut supporter. Pour effectuer sa mutation, elle réclame la confiance, il la trahit, elle va plus loin dans les mises en danger pour pouvoir prendre son indépendance.
Kovu veut encore faire plaisir à sa mère, ne pouvant sortir de cette position phallique jouissive, de ce plaisir à lui faire plaisir, à ne pas la décevoir.
Or, décevoir les parents aimés en coupant le lien de plaisir réciproque, à la tronçonneuse s’il le faut, est un préalable indispensable à la naissance du jeune adulte.
Kiara aime Kovu et Kovu aime Kiara, cependant si pour la jeune lionne les choses sont plus faciles malgré la méfiance de son père à l’égard de son amoureux, Kovu est partagé, écartelé, entre sa mère et sa femme.
Les culpabilités inconscientes d’un Œdipe mal résolu, dans le cas de Kovu un assujettissement à la demande de la mère et au respect de la prophétie de venger le père, ne peut pas libérer le jeune pour un amour génital adulte réussi. Malgré le discours structurant de son beau père Simba, qui tente de le libérer de son héritage en lui rappelant que « le feu aussi est un assassin mais parfois il laisse derrière lui bien mieux que ce qui précédait », Kovu reste la tête prise dans des pensées contradictoires.
Nuka, le frère de Kovu et fils aîné (on pourrait dire hainé) de Scar et Zira, meurt en essayant de plaire à sa mère. Ses dernières paroles sont de demander « pardon maman, j’ai essayé » ! Ce destin montre une impasse liée au désamour maternel et à l’impossibilité de symboliser une absence de tendresse par des paroles qui auraient permis au jeune de se materner lui-même et ainsi, se promouvoir dans l’amour de lui, pour la projection dans la vie vivante.
Kovu se révolte mais Zira se venge de cette révolte en le bannissant et le rendant coupable de la mort de son frère. Elle le marque à l’œil du signe de Scar, soit une balafre comme son nom l’indique, signe de reconnaissance visuelle le ramenant à l’identification à son père adoptif, dont il est le légataire. Cependant la force de ce moment de restructuration, la rencontre de ce père symbolique qui traverse Simba et lui adresse des paroles humanisantes, et, l’amour pour Kiara, vont permettre à Kovu de se ré identifier à la partie saine de la force qui est en lui. Reprenant à son compte les signifiants de Simba, il montre à Kiara la jeune pousse cachée sous la cendre.
Le feu, puis l’eau purificatrice font leur œuvre et la vie ressurgit.
Télécharger le podcast
Se connecter Inscription